On entre au Congo Brazzaville par une toute petite frontière de brousse.
Et là, à notre rythme de découverte, on mettra 3 jours pour rejoindre la route principale.
C’est trois jours de piste, tantôt savane jaune, tantôt forêt verte saupoudrée de latérite rouge le long du chemin, avec des villages aux maisons de briques en terre, fabriquées sur place. Du monde dans les villages que l’on traverse et beaucoup d’enfants qui nous réclament ballons, bonbons, tips, cahiers ou cigarette n’hésitant pas à esquisser quelques pas de danse pour appuyer leur requête dans une belle allégresse. Comme à notre habitude, on s’y arrête pour déjeuner, pour bivouaquer et pour rencontrer la population. On choisit le plus bel endroit, on demande si l’on peut s’y garer et l’on est chaque fois les bienvenus. C’est toujours aussi extraordinaire et on ne se lasse pas d’être blanc dans ces contrées tant nous provoquons le plaisir de l’accueil. C’est la région du Niari, il y a des parcs nationaux mais sans structure pour les visites. Ce sont en quelque sorte des parcs administratifs. Connaissant les difficultés pour se rendre aux réserves organisées, nous ne tenterons pas même la visite de celles-ci. Pas de guide, pas de véhicule, pas d’essence et bien entendu pas de safari organisé.
Souvent nous créons un attroupement autour de nous et s’engage alors de grandes discussions sur le thème de l’Europe, de la colonisation, de la liberté d’expression, du travail, des études, des soins concernant le paludisme. Nous faisons aussi des jeux et des lectures pour les enfants tant ils sont avides d’activités. L’instituteur principal sera souvent l’interprète pour quelques adultes et enfants qui ne sont pas tous scolarisés. Peu parlent le français mais ils savent fabriquer des jouets d’antan. Prisonnières de leurs traditions, les filles ne participent pas aux jeux. Il y a aussi le respect de nous laisser déjeuner tranquillement.
Les instituteurs se démènent dans leurs écoles, sans beaucoup de moyens.
De l’eau pour tous : un beau programme, une très belle idée, mise en place dans la plupart des villages. Malheureusement les forages et leur installation sont souvent cassés. C’est alors la pompe manuelle qui oblige à la corvée d’eau journalière, toujours faite par les jeunes filles ou les femmes.
A la “Maison de l’Artémisia”, Papa Santé développe la culture de l’Artémisia pour tenter de réduire les dégâts causés par le paludisme. C’est la première cause de mortalité des enfants. On se rendra compte que cette plante est très peu connue dans les villages de brousse.
A Brazzaville, la capitale, pari réussi : je retrouve Romaine. Nous avons travaillé de longues années ensemble en France. On croise aussi d’autres voyageurs qui vont ou qui reviennent d’Afrique du Sud. Deux grandes nouveautés, les prix sont affichés au marché, mais l’on discute quand même, nous dira un local et nous irons un soir voir une pièce de théâtre à l’Institut Culturel Français. Olivier, propriétaire de l’hôtel Hippocampe nous offre le bivouac, la douche et l’électricité. Un ancien routard qui met en pratique ses valeurs de voyageurs. Qu’il en soit ici remercié.
Le grand fleuve Congo séparant Brazzaville de Kinshasa, capitale de la RDC n’est pas toujours un fleuve tranquille. En période sèche, il découvre son fond de sable blanc et de roches noires et met à nu les racines de ses arbres. Noël, un policier retraité, habitant au bord du fleuve, nous conduira aux bords des cataractes, il nous expliquera l’importance de cette partie du fleuve pour les autochtones qui peuvent en tirer un moyen de subsistance comme les carrières de pierres et de sable ou le maraichage.
Le point fort du Congo Brazzaville restera pour nous la rencontre des Gorilles dans la réserve naturelle de Léfini sur les plateaux Batéké où la fondation Lésio-Louna soigne et réintroduit des gorilles.
C’est un parc merveilleusement beau, à perte de vue, sur 360° : pas un bruit, de la nature à l’infini, des couleurs.
On approche les gorilles en bateau. Ils sont sur une ile.
Regards profonds, sensation de communiquer avec eux, attitude humaine, on est captivé.
La région du Pool est une région verte et agricole. Les marchés en bord de route sont à des prix défiants toute concurrence. On se régalera avec les fruits de saison, notamment les fruits de la passion : je découvre que ce sont des fruits sauvages qui poussent sur des lianes étouffant les autres arbres. On achète les bananes par régime entier et l’on nous offre souvent des papayes. On se régalera avec le pain traditionnel fait dans les village et vendu dans une brouette qui est moyen de transport très développé ici !
On ne se défait jamais de sa passion : opération réparation vélo pour le plaisir des autochtones. Mais un vélo datant d’avant l’indépendance, ne nous y trompons pas, sans frein ni dérailleur mais qui rend bien service quand même.
Encore et toujours du manioc, il y en a partout, sous toutes ses formes
Mais on ne peut traverser le Congo Brazzaville sans évoquer ce que la population appelle les « évènements ». Il s’agit encore une fois de la guerre civile qui a sévit jusqu’à tard dans le pays. C’est en nous rendant par la piste à la mission catholique de Linzolo que le chef du village nous en dira plus. Il nous explique qu’ici, à Linzolo, en 2017 (oui, 2017) la milice basée tout près à Kintala est venue avec force véhicules et hommes en arme faire un pillage minutieux de la mission. Tous les gens de la mission ont été sommés de partir, des tirs ont été effectués, tout a été emporté : lits, chaises, matelas, médicaments, matériel médical etc…. Comme si cela ne suffisait pas, des villageois sont venus après achever le travail et récupérer tout ce qui restait, comme les fils électriques. Aujourd’hui la mission peine à se reconstruire nous témoignera la mère supérieure qui était là au moment du pillage et qui tremble encore en évoquant les faits.
Et maintenant, en route pour la traversée de la RDC ou Congo Kinshasa. Nous devrons jouer serré pour éviter les policiers racketteurs, l’insécurité ambiante et Ebola !
Sublîiiiime
Merci
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bonjour Josette.
Merci à toi et au plaisir de se croiser.
Amitiés.
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Salut les Cassini
On vient de passer une partie de la soirée en buvant les paroles de ton nouveau récit captivant
Quel beau pays
Quelles belles photos
Merci pour tout
Portez vous bien
Bises à vous deux
Jacques et Christine
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Bonjour à vous deux.
Contente d’avoir de vos nouvelles.
Bises
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Juste fantastique, à défaut d y être on se laisse porter par les mots et ces belles photos
Brigitte tu nourris nos esprits 😍
MERCI
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Merci Romaine.
On a passé un très agréable séjour dans ton pays.
Bises
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Super article, comme d’hab !
Merci et bonne continuation.
Amitié
Cathy
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Merci Cathy.
Je te suis aussi dans tes voyages. Pas de blog?
Bises
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